Epicentre
Écrire me rend vulnérable.
Je n’avais jamais remarqué avant aujourd’hui. Quand je passe des heures à défoncer les touches du clavier, avec mes amis Nina Simone et Jose Gonzalez qui me chantent des choses belles et moins belles, quand ça devient des jours, l’inspiration croissante, le bonheur d’écrire, comme un massage, comme une fonte au soleil, je deviens faible de l’intérieur.
Pour écrire, je m’ouvre, je redeviens le petit enfant naïf qui ne réfléchit pas trop, c’est naturel pour moi, ça sort tout seul, les mots, les lettres, mélanger tout ça en une musique, les sons, le rythme. C’est naturel, tout ça, c’est un retour vers ce que je suis de plus pur, ouverture sur mes organes les plus profonds, l’âme si elle existe, le cœur qui pompe le sang, les démons qui bataillent.
Ça me rend faible, je suis vulnérable. Je redeviens le plus timide Alexandre, celui qui a peur des gens, peur de parler, peur de tout. Antisocial, fier de rien, craintif, plié. Zéro confiance, tout devient du doute, tout devient une menace.
Je m’aime moins, beaucoup moins, et pourtant ça fait du bien. Écrire me rend vulnérable et heureux. C’est comme ça. Sauvez-moi, quelqu’un.